Et si chacun faisait son cinéma...

En voilà une nouvelle qui en est réellement une: le Hamas vient de réaliser son premier film d'action intitulé " Emad Akel", produit par le ministère de l'intérieur du Hamas, réalisé par Mahmoud Zahar ( considéré comme le véritable artisan de la prise du pouvoir par la force du Hamas) qui raconte l'histoire du chef des Brigades Izzedine al-Kassem...

Un réel film d'action avec son héros Emad Akel sautant de voitures en voitures, tirant sur les soldats israéliens ( en cela déclenchant auprès du public présent lors de la première projection des tonnerres d'applaudissements...)

Certes il ne fallait pas s'attendre à un film à l'eau de rose/ histoire d'amour : cela aurait par trop pu glisser vers des relations entre palestiniens du Hamas et du Fatah, ou horreur suprême, entre un israélien et une palestinienne..! Pas plus d'ailleurs qu'à un film comique qui aurait pu pousser les enfants du Hamas à voir autre chose que la haine de l'israélien, peut-être même à rire...

Le ministre de l'intérieur du Hamas a d'ailleurs très bien résumé le but derrière ce premier film ( qu'il espère bien voir suivi d'autres comme une super production sur le père de la lutte armée palestinienne...) par ces mots : " nous essayons de faire de l'art islamique de qualité, sur le thème de la résistance..." et suivi par quelques paroles de Mahmoud Zahar : " faire du cinéma, c'est un autre moyen de combattre Israël..."

Ces dernières années les productions cinématographiques israéliennes semblent se concrétiser sur une autre planète, sur une recherche de compréhension, de rapprochement, de questionnements sur le bien-fondé des guerres, des échanges armés : "la valse avec Bashir", " les citronniers", " désengagement"...sont des exemples de cette recherche d'humanisme, d'humanité...

Certes deux manières d'utiliser le 7e art, de projeter au monde sa propre vision d'un eden futur : victoire armée avec héros hors pair tuant un maximum "d'ennemis" ou rapports de rapprochements, histoires d'amour entre les peuples, vision commune de problématiques à régler, traumatismes des soldats israéliens...

D'ailleurs je proposerai comme prochain scénario à Mahmoud Zahar (avec de plus une aide financière des finances syriennes) un film basé sur l'aide promise par Damas à M. Guéant quant à son implication pour la libération de Guilad Shalit...

A savoir: sur quel diapason se déroulerait un tel film : cinéma réalité, fiction, comique, action ???

Le titre de cet article aurait pu être : " comment transposer sa haine à l'aide du 7e art ?" mais j'aime malgré tout croire qu'un jour proche un réalisateur palestinien saura montrer les désirs réels des populations palestiniennes de vie , de rires, de larmes, d'amour...