"L'expérience prouve qu'il est beaucoup plus facile de prendre des otages que de les relâcher"... ( Les Pensées - A. Frossard)
Le journalier israélien semble somme toute fidèle à lui-même : des manifestations à Jérusalem-Est, des reprises de négociations "indirectes" avec l'Autorité Palestinienne, les réserves d'eau qui semblent enfin s'être quelque peu renflouées, les fêtes de la Pâque juive qui avancent à grands pas...
Il est vrai qu'une nouvelle célébration de Pessah: la fête juive commémorant la libération de l'eclavage des hébreux du temps des pharaons égyptiens sera célébrée en fin de mois, et malgré la liesse qui empreint les préparatifs de cette fête, le chiffre de ce jour de 1351 ne cesse de s'imposer à moi...
Oui, cela fait maintenant 1351 journées que Guilad Shalit est absent de notre journalier, de cette civilisation de libertés d'aller où bon nous semble, de la célébration familiale de cette fête, de tout simplement cette vie agitée, tumultueuse parfois, mais dont il ne peut profiter...
Des hauts et des bas, des périodes de pessimisme suivies de journées-espoir ont jalonné mois après mois ton parcours qui n'en est pas un, nos désirs, nos actions et réactions et..?
Je n'ose ici imaginer tes propres désirs, espoirs, rêves de laisser enfin derrière toi ce passage-histoire imposé dont tu te serais bien passé...
Je ne désire par ces mots nullement me voir à ta place, me concrétiser ce que doivent être tes journées, tes nuits, les attentes questionnements quant aux moindres bruits de pas, quant aux aller et venues...
Quelque soit l'actualité israélienne, les actions de la famille comme des amis afin d'éveiller les consciences juives, arabes, internationales n'ont de cesse et pourtant il semblerait que le processus prendra encore quelques mois... mais qui compte, n'est-ce pas ??
Une journée de plus, et encore, et encore...Une journée de moins à goûter aux plaisirs d'aller où bon te semble, à serrer tout contre toi ceux qui te sont chers, à tout bonnement peut-être manger ton plat favori préparé par ta maman...
Le temps n'est pas ( mais ne l'a-t-il jamais été) à baisser les bras, à ne plus faire entendre nos cris, à ne pas exiger de l'International comme du National de tout faire, oui, TOUT, afin que ce Pessah n'en reste pas au stade symbolique et nous démontre qu'aujourd'hui encore un miracle est possible : celui de ta libération !!
Et même si les pensées de A. Frossard me semblent par trop vraies, il serait plus que temps de ne plus avoir à se les rappeler...