Aujourd'hui : la Tour de Babel, le judaïsme international...

L'état d'Israël qui n'a de cesse d'être montré du doigt, d'être accusé, jugé, condamné, rejeté, sali… aurait-il également besoin de la main des juifs afin d'assister ( ceux qui par ailleurs n'ont aucunement besoin d'aide, se débrouillant parfaitement dans la non reconnaissance de cet état)  ce jeu de massacre par médias et politiques interposés ?

Des appels à…, des groupes pour ou contre, des mouvements divers quant à la paix entre les peuples, quant aux rapprochements, quant aux concessions israéliennes obligatoires, quant à…se retrouvent confrontés par l'intermédiaire des médias internationaux aux mêmes problématiques mais décrétant, eux, tout l'opposé.

Ainsi l'on se verra rappeler qu'il ne peut y avoir de paix, que l'état d'Israël ne peut donner un pouce de son territoire, que jamais au grand jamais il ne pourra y avoir d'état palestinien…

Une même volonté de prouver son attachement à Israël mais des sons discordants, parfois totalement contradictoires, sans unité du message, sans voir si celui-ci aidera de facto le devenir d'Israël ou tout au contraire le montrera du doigt…Serait-on retourné à l'époque de la Tour de Babel  ?

Vous savez celle qui a perdu l’unité de la langue adamique, langue immédiate et transparente ; ce lieu par lequel les sons et les sens se sont brouillés pour donner naissance à une pluralité d'idiomes devenus hermétiques les uns par rapport aux autres...

Cataclysme de la Tour de Babel !?

Doit-on voir dans ces messages parfois diamétralement antagonistes un signe d'une non cohésion des discours juifs sur l'international quant au devenir d'Israël, et ce derrière la bannière d'une obligation de liberté d'expression ?

Certes, il est bien évident que tout un chacun a parfaitement le droit de s'exprimer, de faire connaitre ses propres opinions, mais le besoin de médiatiser, d'en appeler d'autres à s'identifier à ses idées ( de droite comme de gauche), au final ne va-t-il pas nuire à l'image de l'état d'Israël qui n'en a peut-être pas obligatoirement un besoin impérieux ?   

La "confusion" (la diversité) des langues et du langage médiatique juif quant à la politique intérieure israélienne a-t-elle un apport positif au débat ou tout au contraire crée-t-elle une cacophonie digne d'une tour de Babel ?

Le mythe de la Tour de Babel qui comme nous le savons, met en scène des hommes qui essayent, non seulement d'assouvir leur désir de gloire et de puissance, mais qui surtout, tentent de se transcender, alors même qu'il leur est impossible de se détacher de leur essence : ils ne sont que des hommes, pas des dieux, s'est-il déjà effectivement concrétisé sur l'international ?

S'il est un devoir auquel peut-être toute la population juive pourrait se plier, ce serait de ne plus se sentir obligée de parler un langage d'une certaine catégorie juive, de persuader l'autre de la justesse de celui-ci, de ne pas tenir compte des différences (des autres juifs) d'appréciation du journalier…Il parait incontestable à mes yeux qu'une personne aisée et un SDF, un religieux et un hippie, un israélien et un français, un jeune et une personne âgée…ne feront pas obligatoirement une analyse similaire des faits quant à Israël et son devenir; par contre parvenir à faire entendre une seule voix unie face au monde, à l'International, ne serait-ce pas le plus grand cadeau que le judaïsme pourrait faire à Israël ?

N'attendons pas que l’humanité juive soit frappée d'une amnésie linguistique qui entrainerait une confusion pratiquement à son insu, qui, elle-même, appellerait une division politique qui ne profiterait au final qu'aux détracteurs d'Israël.

Marc Lev (auteur de "Après-demain ?" Eds Edilivre)

http://www.georges-gavazzi.com/service_de_presse_1512.htm