"La crise qui frappe le Proche-Orient est liée à l'occupation juive des terres palestiniennes et arabes..." Nabil Abou Roudeina

L'actualité des révoltes-révolutions, changements-non changements, lendemains autres, différents ou similaires... a largement occulté la dernière rencontre du Quartette des médiateurs internationaux pour le Proche Orient (U.E, ONU,U.S.A et Russie) qui s'est déroulée ce 5 février à Munich.

Par contre, et le titre de cet article reflète directement des connaissances historiques du porte-parole du chef de l'A.P ainsi que des intentions et désirs de paix des palestiniens...il est des personnages qui n'oublient aucunement de pointer du doigt comme un leitmotiv par trop usé l'éternel responsable: l'état d'Israël...

Ce Nabil Abou Roudeina qui est donc le porte-parole de l'Autorité palestinienne a très rapidement été rejoint par Saëb Erakat qui, lui, a cru bon d'ajouter : "nous espérions que le Quartette prendrait des décisions historiques pour contraindre Israël à arrêter la colonisation et à reconnaître l'état palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale"...

Alors et à propos de décisions "historiques", il semblerait que l'histoire, la vraie, la réelle, celle qui s'est effectivement concrétisée dans ce Moyen-Orient, aurait non seulement totalement échappé aux anti-israéliens appeleurs au boycott, accusateurs féroces d'Israël, mais bel et bien aux instances palestiniennes...

Dois-je rappeler ici que lors du traité de Sèvres (1920) la SDN partagea la région avec entre autre le territoire jordanien composé alors de deux unités: la Palestine ( terres à l'ouest du Jourdain) et la Transjordanie (autre rive du Jourdain) ?..Occupation juive ou décision de l'ancêtre de l'ONU actuelle ?..

Est-il utile de dire que le roi Abdallah fut par la suite l'artisan de l'indépendance de cette Jordanie, que cet état participa à la guerre lancée par les états arabes contre l'état d'Israël en mai 1948 et qu'ainsi la Transjordanie comprenait alors également Jérusalem-Est ainsi que la Cisjordanie ?

Doit-on comprendre ici que la Jordanie n'a rien d'un état arabe millénaire ? Mieux même, que Jérusalem- Est comme la Cisjordanie ont été sous domination jordanienne bien avant que d'appartenir à Israël ?..Occupation juive ou jordanienne ?.. Qu'en l'année 1970 l'armée jordanienne expulsa de son sol les groupes palestiniens armés qui se retrouvèrent dans la peau de réfugiés se dirigeant alors vers le Liban ?

Et quoi ? Il y aurait eu des réfugiés palestiniens chassés d'un territoire arabe ? Ne seraient-ce pas ces mêmes réfugiés pour lesquels est demandé un droit du retour vers...Non, pas vers la Jordanie !..

L'histoire telle qu'interprétée par l'A.P d'aujourd'hui aurait-elle oublié que le roi Hussein décida en 1988 de rompre officiellement les liens juridiques entre la Jordanie et la Cisjordanie..?

Certes nous pouvons aisément imaginer que rétablir aujourd'hui une vérité historique en décrétant : "la crise qui frappe le Proche Orient est liée avant toute chose et historiquement parlant à l'occupation jordanienne des terres palestiniennes et arabes" en omettant nullement d'ajouter que " ces terres ont été le pari lancé et perdu lors de la guerre des Six-jours (1967)", que "l'année 1970 a vu la Jordanie s'enflammer avec une violence des combats qui fit plusieurs milliers de morts de part et d'autre, en majorité des civils palestiniens...", que :" le conflit entre l'armée jordanienne et l'OLP (qui a laissé sa place à l'A.P actuelle) dégénéra et se poursuivit jusqu'en juillet 1971, date à laquelle Arafat et ses combattants palestiniens furent expulsés de Jordanie manu militari et trouvèrent refuge au  Liban sous la protection syrienne."...serait donc chose inadmissible et ne toucherait aucunement le but final d'un état palestinien sur le territoire d'Israël...

Au final, y aurait-il colonisation israélienne sur une terre "volée" aux palestiniens ou sur la Jordanie de l'époque qui non seulement se voulait indépendante mais a su en temps voulu se débarasser de quelques milliers de frères palestiniens transformés en réfugiés ?

Et si la manière de raconter l'Histoire se voulait proche autant que possible de la réalité plutôt qu'interprétation de celle-ci, le présent aurait peut-être une toute autre image...

Marc Lev (auteur de "Après-demain ?"- Edilivre, ce thriller en pleine actualité "14 français s'entraînent dans les camps d''Al-Qaïda"...)

Sources: http://fr.rian, www.tlfq.ulaval,