Trente ans, la paix ??
Devrions nous parler de mauvaise farce du 1er avril, d'une blague somme toute peu réussie et certes peu amusante, de déclarations afin d'exciter les médias des plus rapides à sauter sur la moindre occasion de sensationnel ??
Je ne sais effectivement comment définir le relationnel spécifique qui s'est mis sur pied entre l'Egypte et le nouveau gouvernement de Netanyahou si ce n'est par des questionnements qui en laisseraient perplexes plus d'un.
Ainsi, et si l'on reprend quelque peu l'historique égypto-israélien certes n'affichant pas toujours un beau fixe, on y retrouvera pêle-mêle : la guerre de Kippour en octobre 1973 ( attaque conjointe de l'Egypte et de la Syrie), la visite officielle du président Sadate en Israël avec un discours resté dans les mémoires des israéliens devant la Knesset en 1977, puis la signature d'un traité de paix entre ces deux états le 26 mars 1979 à Camp David...
Voilà qui laissait prévoir un avenir de développements relationnels sur tous les plans : économiques, touristiques, scientifiques...
Le 6 octobre 1981 Sadate était assassiné et Hosni Moubarak lui succédait pour voir les engagements israéliens se concrétiser en restituant le Sinaï à l'Egypte en avril 1982.
En 27 années de présidence à la destinée de l'Egypte, Hosni Moubarak n'a jamais trouvé "normal", "logique", "évident"...de passer la frontière adjacente à Eilat, de poursuivre sa route jusqu'à Jérusalem et d'y rencontrer les différents premiers ministres, présidents de l'état israélien.
Et voilà que nous nous retrouvons au coeur du problème actuel : les paroles ( certes peu diplomatiques) de Lieberman exprimant sa déception de ne jamais avoir vu Hosni Moubarak fouler le sol israélien ( hormis pour les obsèques de Rabin où ce ne fut qu'un aller-retour) en tant que représentant égyptien venant développer des relations sensées exister depuis presque trente années.
Nous pouvons, j'en conviens, rejeter la formulation par trop directe de Lieberman quant à envoyer les autres voir le diable...mais quelque part n'y a-t-il pas une base de réalité dans ses paroles ?
Et quoi, en presque trente années Moubarak n'a jamais cru bon de se déplacer vers Israël alors que la moitié des dirigeants de ce monde ont su trouver le bon itinéraire menant à Jérusalem ?
Le dernier "jeu" égypto-israélien du: "je serre ou ne serre pas la main", du: "je participe aux festivités du trentième anniversaire de la paix ou pas", du : "ensemble contre le terrorisme ou chacun pour soi", du...saura-t-il couronner un gagnant ou bien le résultat final aura-t-il tout de l'ex-aequo ?
Ne serait-il pas temps, enfin, après trente années, de concrétiser ce traité qui se voudrait de développement de relations, de modernisation et d'échanges alors que l'homme de la rue égyptienne n'a même pas souvenance de cette paix signée alors avec Israël ?? La farce n'a-t-elle pas trop durée ?