La "paix de nécessité"

Cette formule de "paix de nécessité" a été formulée ce jeudi 15 par Shimon Pérès président d'Israël( interview dans Le Figaro) quant à un traité à signer avec les palestiniens.

Je ne peux qu'abonder dans son sens et reconnaitre le bien-fondé d'une telle formule qui somme toute correspond totalement à une situation humaine ( pour le peuple palestinien comme israélien) dans laquelle chaque partie n'aurait que gains à recevoir.

Malheureusement la réalité du terrain parait ne pas avancer dans cette direction de "la paix par obligation" pour cause de gouvernement-non gouvernement palestinien du Fatah de Mahmoud Abbas jouant la carte des intérêts extrémistes du Hamas anti quelque traité qu'il soit ( y compris avec ce même Fatah), n'étant à même ni de s'engager à fond dans la voie de la paix, ni de s'engager dans un anti-israélisme profond...

La paix ( même par nécessité) doit-elle se traduire par des déclarations du type : " il est impératif de traduire en justice ceux qui ont commis des crimes contre nos enfants et nos femmes au cours de l'opération plomb durci" qualifiée par ce même Mahmoud Abbas comme "barbare" ?

"La paix du besoin" pour tous s'identifie-t-elle aux pressions exercées par des mouvements extrémistes afin de changer diamétralement d'attitude et de décision face aux instances internationales quant à l'accusation d'Israël ?

La paix que l'on pourrait même accepter comme "par contrainte" du journalier peut-elle se dessiner derrière des capitulations aux demandes extrémistes du Hamas, derrière des déclarations (de Mahmoud Abbas) vers ce même Hamas du style : " Israël et l'administration américaine ne veulent pas la fin des divisions ..." ?

"La paix par la logique" saurait-elle s'acclimater à des allégations du Hamas vers Mahmoud Abbas quant à la signature d'un traité entre ces deux parties soulignant haut et fort : " que les factions palestiniennes ( Hamas, Jihad...) ne signeront l'accord ( de réconciliation Hamas-Fatah) proposé par l'Egypte que si le texte inclut les principes et les droits palestiniens, notamment le droit à la lutte contre l'occupation   sioniste "..?

Finalement nous pourrions peut-être parvenir à "une paix par fatalisme" par laquelle chaque centimètre de franchi vers un accord quelconque serait de suite rejeté ( voir le rapport Goldstone et le Conseil des droits de l'homme) pour cause de "marionnite aigüe" aux mains de l'extrémisme islamiste ?

Qu'on me comprenne bien: je n'ai rien d'un anti-paix, anti-accords, anti-avancées mais des discours comprenant des paroles prononcées ( par Yasser Arafat à l'époque) et reprises par ce même Mahmoud Abbas telles que : " il nous faut renforcer notre union pour lutter en faveur de Jérusalem jusqu'à la venue du jour où les jeunes garçons et les jeunes filles, palestiniens, brandiront le drapeau de la Palestine sur toutes les mosquées et les églises de Jérusalem" me laisseraient plutôt penser à "une paix par dépit" de notre part.

Est-ce la définition de ce que nous recherchons pour les enfants et les futures générations des deux peuples ? Permettez-moi d'en douter, malheureusement...