De l'horreur au chagrin et à la pitié...

Y a-t-il un quelconque besoin d'écrire sur l'horreur alors que la chose saute aux yeux, est diaboliquement concrète, semblerait pour tout esprit humain provenir d'un autre temps, d'un autre monde, de civilisations disparues et oubliées ? 

Et pourtant il y aurait tant à écrire sur l'horreur, sur cette horreur spécifique véhiculée par des croyances ne laissant aucune place à l'humain, à l'humanité...

Combien d'attentats de sang froid perpétrés en Israël contre des familles entières, des enfants, des civils depuis sa création ? Combien de roquettes, missiles, ballons incendiaires, bus explosés,..? N'avons-nous pas encore en mémoire l'horreur de l'assassinat de la famille Fogel à Itamar en 2011 avec les parents et leurs trois enfants? Ne nous souvenons-nous pas des centaines d'actes terroristes de par le monde par lesquels la base décisionnaire avait pour nom extrémisme et déni de l'autre, des autres? 

Avons-nous encore en mémoire l'horreur à Maalot en 1974 avec le massacre de 22 enfants? L'horreur à Munich en 1972 avec l'assassinat de 11 athlètes israéliens? Et la liste serait bien malheureusement trop longue à énumérer... Mais l'International a également été touché dans sa chair par des horreurs commises au nom d'un extrémisme terroriste qui dorénavant ne se cache plus: 

L'horreur islamiste ne connait ni frontières, ni différenciation humaine ou religieuse avec toute personne qui n'adhérera pas aux "idéaux islamistes" sera considérée comme mécréante , et de ce fait victime toute désignée...

Attentat de 2015 au Bataclan avec 90 victimes directes et des centaines de blessés.

Attentat de 2001 à New York avec 2977 victimes. 

Attentat de 2004 à Madrid avec 191 victimes.

Attentat de 2005 à Londres avec 52 victimes.

Et il n'y a pratiquement pas de semaine sans que des actes de barbarie gratuite ne se produisent ici ou ailleurs, contre des individus ( professeurs, diplomates, simples quidams...), contre des groupes, contre des civils, enfants, femmes, personnes âgées. L'horreur islamiste ne cesse de s'immiscer dans nos sociétés libérales et permissives: ainsi entre l'année 1979 et l'année 2019 on ne dénombre sur l'international pas moins de 33.769 attentats islamistes provoquant un nombre de victimes s'élevant à 167.096 personnes... 

Oui, c'est bien d'horreur que l'on parle ! Horreur passée, présente, aux mêmes racines, et aux haines identiques...

Le chagrin nous accompagnera toutes et tous que ce soit en Israël ou sur quelque autre point du globe; ils nous accompagnera durant de longues années, blessure ouverte qui n'aurait jamais dû apparaître, jamais dû se concrétiser et qui nous obligera à pour certains, nous renfermer sur nous-mêmes, pour d'autres à trouver une consolation religieuse ou auprès de groupes de discussions.

Le chagrin ne fera pas de différence quant aux bourreaux qui nous ont infligé cette souffrance incommensurable et indélibile; il sera tout bonnement là, présent, vingt quatre heures sur vingt quatre, à nous rappeler que l'horreur existe bel et bien dans ce monde...

La pitié se concrétisera comme une suite logique à notre chagrin: familles, amis, proches, voisins, politiciens, gouvernements; des personnes s'identifiant pour un temps à nos ressentis, s'excusant même parfois pour cet aveuglement qui ne leur a pas permis de voir, de prévoir...Des apparitions télévisées avec des mots martelés comme ceux du " plus jamais ça", des désirs (peut-être même sincères) de changer les choses, les amendements, les décisions; et puis tout ce beau monde oubliera...Tout ce beau monde? Pas exactement! Car refleuriront très rapidement les manifestations par lesquelles les bourreaux seront dépeints comme des victimes, par lesquelles les mêmes slogans de haine ayant entrainé durant de nombreuses années des massacres, des actes de barbarie, du terrorisme inhumain pur seront scandés, par lesquelles cette même haine de l'autre se montrera au grand jour, aux yeux de tous qui savent et ne veulent pas savoir. 

Et en Israël nous recommencerons à agir et réagir comme une société humaine: laissant passer des convois humanitaires afin d'aider " la pauvre population palestinienne; par trop obligés d'oublier au passage nos bébés, nos enfants, nos femmes et parents pris en otages, par trop soucieux d'assister l'autre, d'aider une population qui n'aurait semble-t-il que d'autre choix que de chanter et de distribuer des friandises à chaque israélien tué... 

L'humanisme aurait-il réellement sa place face à des meutes assoiffées de sang, du sang de l'autre, du différent? Serions-nous à même de, comme au théâtre, nous mettre en position de "freeze", de tout arrêter en terme d'humanisme et d'humanité et de réagir non plus en êtres réfléchis mais en prenant un instant leur place; cette place qui ne connait, ni ne reconnaît l'horreur, le chagrin et la pitié ? 

Sources: lepoint.fr - crif.org - lemonde.fr - fondapol.org -